À l’aube, alors que l’astre solaire darde timidement ses premiers rayons par delà l’horizon, colorant d’un mélange naïf de teintes pastels la voûte pâle où scintillent encore quelques étoiles tenaces, quel n’est pas le plaisir de l’homme que celui de tenir en main sa bite fièrement érigée pour soulager avec délectation cette tension matinale dans l’herbe verte de la plaine.

Après d’acharnées — et volontairement prolongées — pandiculations matutinales, drapé dans la sensualité simple de sa nudité la plus totale, se délectant les yeux entrouverts de cette réalité onirique dont on profite une dernière fois après s’être arraché, non sans douleur, aux bras mâles de Morphée avant que les courbes de l’univers ne redeviennent nettes au regard de l’innocent, tout homme, qu’il soit roi ou mendiant, sent venu le moment inéluctable de se plier aux exigences de sa triste condition humaine.

À l’homme libre, l’hédoniste et le vagabond, est alloué un plaisir à nul autre comparable ; celui d’offrir dans une pulsion ondiniste ses épanchements éliminatoires à la nature pour laquelle les interdits de l’homme ne sont que viles billevesées, à cette dame aux hanches rondes et à la gorge généreuse qui jouit de la douche dorée de ceux qui outrepassent, par choix ou nécessité, la claustration que le monde leur impose pour satisfaire à ce besoin, naturel s’il en est.

Foulant des pieds la terre humide de la rosée nocturne, l’homme tourne son visage vers le ciel, les paupières closes, et gorge ses poumons d’un air gouleyant, parfois emplit du parfum roboratif du petrichor, jusqu’à se sentir ivre de liberté. La cible de son vit, généralement si précis en tous ses usages, n’est que la forme vague d’un tronc noueux ou l’espace infini qui s’étend devant lui, avide de se nourrir du liquide précieux. Quelques soient son humeur et ses préoccupations, ce court moment est une échappatoire salvatrice aux tortures quotidiennes dont il est victime en ce bas monde qu’il abhorre ou vénère. Plus rien ne compte que sa personne, son sexe, et cette impression de légèreté, proportionnellement responsable du sourire que ses lèvres dessinent sur son visage. Dans une exhibition pudique et solitaire, l’homme pisse. Il pisse, sentant la caresse du vent frais sur son gland découvert. Il pisse et jouit d’un orgasme à nul autre pareil. L’espace d’un instant, l’homme est heureux. Ô joie des plaisirs simples !

La vessie détendue, l’homme secoue sa verge des dernières gouttes que son corps expectore, ravi et comblé, insouciant et béat, empli d’un sentiment de gratification dont il voudrait faire bénéficier le monde entier. Éphémère intention ! Enfin délivré de ce poids, l’homme redevient homme et s’en retourne à sa vie, souffrir et faire souffrir, jusqu’à l’aurore prochaine.

Je suis un agnostique ; contrairement aux athées, je ne nie pas l’existence d’un, ou plusieurs, dieux. Je ne nie ni n’affirme quoi que ce soit. Je n’ai simplement pas le moyen de savoir. Dire « je ne sais pas » n’est pas pour moi une défaite, c’est une victoire sur la tentation d’affirmer ou de nier sans preuve. Quand bien même j’aurais la preuve d’une existence divine, nul, homme ou dieu, ne me fera plier le genoux sous son joug. Je me flatte de ne rien devoir à personne (si ce n’est la vie à ma mère), tout ce que je possède, matériel et immatériel, je ne le dois à personne d’autre qu’à moi-même. Aussi je rejette en bloc l’idée même du destin ; je suis maître de ma vie.

 

 

Le Grand Monstre en Spaghetti Volant

Dieu. Le vrai.

 

Mais malgré mes convictions religieuses — ou irreligieuses —, je respecte le choix de chacun quant à sa spiritualité. Ce qui me désole, me dégoûte même, est l’hypocrisie dont font preuve les croyants par peur de leur dieu. Je ne parlerais pas des guerres saintes et diverses tueries perpétrée au nom d’un tel ou tel dieu, ni du pouvoir que certains s’octroient pour contrôler et asservir les hommes. Non. Le sujet qui me préoccupe est bien plus triste.

Je crois sincèrement que l’homme n’est ni bon ni mauvais à la naissance. Il est d’alignement neutre-neutre. Et que les principes de bien et de mal, et autres billevesées, sont des notions qu’il acquière tout au long de sa vie et qui peuvent dépendre du contexte social et culturel qui l’entoure. Pour moi l’homme est égoïste par nature, au sens darwinien du terme ; l’instinct de conservation est son seul et unique leitmotiv. Ainsi je pense que les premiers humains se sont regroupés en tribus dans le but premier d’assurer leur propre survie, et non pour pallier à l’absence de réseaux sociaux qui caractérise les anciens temps.

De la même manière, si la majorité de l’espèce humaine ne se livre pas continuellement à des actes criminels ce n’est pas par naturelle générosité ; c’est uniquement par crainte d’avoir à payer le mal qu’ils ont fait pour l’éternité dans les flammes ardentes de l’enfer. Mère Theresa elle-même n’a-t’elle pas agit ainsi pour s’assurer une place à la droite du dieu qu’elle révérait ? Nous ne le saurons jamais. Mais l’important est que cette façon d’agir est bien loin de la simple bonté d’âme. Le bien que l’on fait autour de soi est en réalité prodigué à des fins personnelles ; c’est d’un égoïsme pur et brut. L’homme ne peut être bon que soumis à la menace et au chantage. La peur est son unique moteur. N’est-ce pas pitoyable ?

Personnellement je vis en société selon ces deux principes :

  • Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse
  • La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres

Je me vautre avec délice dans le stupre et la fornication, et je collectionne les péchés capitaux comme s’ils étaient des livres anciens, mais sans jamais (ou presque) nuire à quiconque. Par principe, et non par crainte.

Des effets spéciaux futuristes hallucinants, des voix électroniques qui ont grave la classe, des scènes de combat et de course impressionnantes, et de la musique qui déchire. C’est Tron : L’Héritage.

Tron 2

Un peu long pour un clip de Daft Punk tout de même…

Drapeau LibyeQue l’on cesse de se leurrer ; la révolution libyenne n’a strictement rien en commun avec celles survenues en Tunisie (voir article) ou en Égypte. Si les deux dernières sont en grande partie le résultat de manifestations et de grèves plus ou moins pacifiques — de la part des citoyens en tout cas —, la reconquête de la Libye par le peuple se fait à grand renfort de fusils d’assaut et de lances-roquettes. C’est une véritable guerre civile.

Le véritable problème se fera sentir lorsque le colonel Kadhafi aura été privé de son pouvoir, parce que cela arrivera tôt ou tard. Qui lui succèdera ? Comment empêcher que le pays sombre dans le chaos le plus total semé par une sanglante guerre de succession ? Combien de temps encore la Libye sera-t’elle gouvernée par un tyran, quel qu’il soit ?

Il n’existe en Libye aucun parti politique, d’opposition ou de majorité, pas la moindre constitution ou véritable gouvernement. Muammar Al-Kadhafi lui-même reconnaît qu’il n’a ni « rôle officiel » ni « responsabilité légale ». Et aucun mécanisme politique n’est prévu pour assurer la gérance du pays en cas de vide du pouvoir au sommet.

« Il n’y a aucun parti politique dans le pays depuis plus de quarante ans. La société civile n’existe pas, pas plus que l’idée de loyauté envers “l’état”. » Mustafa Fetouri (journaliste libyen) pour The National (Abou Dhabi).

Pour pouvoir aider la Libye, il faut en premier lieu la comprendre.

La Libye est un pays à forte identité tribale. Kadhafi n’est qu’un chef de clan, celui des Kadhafa. Les mouvement et actions pro-Kadhafi s’expliquent ainsi ; il s’agit avant tout de défendre l’honneur et les intérêts du clan, clan qui compte parmi ses alliés les Warfalla et les Misrata. Avec les Kadhfa ils composent un triangle qui a la Méditerranée pour base, la pointe s’enfonçant en profondeur dans le sud du pays. Des tribus « liées par le sang » dont la zone d’influence et d’action s’étend à toute la Libye et est appuyée par d’autres forces importantes.

Les forces révolutionnaires elles-même, bien que semblant motivées par des griefs plus que légitimes, sont constituées de tribus héréditairement ennemies du clan des Kadhafa et de ses alliés. Ce combat pour la Liberté n’est que le prétexte d’une énième guerre médiévale opposant quelques seigneurs rivaux.

La Libye, et les Libyens en particulier, ont cruellement besoin de Démocratie, c’est un fait. Mais il semble peu probable que cette pseudo-révolution soit en mesure de la leur apporter…

La communauté internationale en est-elle capable ?

« Ceux qui rejettent l’intervention occidentale n’ont rien d’autre à proposer aux Libyens que de mourir sous les coups de Kadhafi. » Hazem Saghieh pour Al Hayat (Londres).

Que les pays occidentaux restent immobiles face à la crise Libyenne, et l’on considère que les Droits de l’hommes ne sont que de belles paroles prétentieuses. Qu’ils prennent enfin la décision d’intervenir, et on les taxe de profiter de la faiblesse du pays pour laisser libre cours à leurs tendances colonisatrices en espérant tirer un quelconque avantage de l’aide octroyée. Soyons lucides ; ces deux accusations sont justes et fondées.

Pour exemple, la Tunisie ; la France a tout d’abord proposé son aide à Ben Ali en matière de répression policière des foules avant de saluer la réussite de l’entreprise du peuple tunisien enfin libéré. Les accords financiers avantageux avec le despotes étaient prioritaires et aujourd’hui il convient d’appuyer le nouveau gouvernement en place en espérant les conserver malgré l’image que nos politiques ont donné de la France.

La Libye sera-t’elle un nouvel Irak ? Tant que des forces militaires, qu’elles soient françaises, britanniques ou étasuniennes, ne poseront pas le pied sur le sol Libyen et que l’intervention internationale se limitera à une zone d’exclusion aérienne, cela ne devrait pas être le cas. Malheureusement les lancements de missiles effectués depuis les porte-avions stationnés en Méditerranée sont un premier pas vers l’invasion ; les patrouilles effectuées dans l’espace aérien libyen sont censées avoir pour but d’empêcher les bombardements et protéger ainsi les civils libyens. Tuer des civils serait-il une prérogative des États-Unis d’Amérique (ÉUA) que le colonel Kadhafi aurait outrepassé ?

Et le Moyen-Orient dans tout ça ? La Ligue arabe et le Conseil de coopération du Golfe ont supplié les pays occidentaux de venir en aide au monde arabe en s’impliquant dans la résolution de la crise libyenne, accepté la zone d’exclusion, appuyé la décision du Conseil de sécurité de l’ONU pour cette mission et promis leur soutient matériel et militaire pour son application. Puis se sont débinés et restent figés dans un immobilisme insultant pour pour le peuple libyen, et pire ; retournent aujourd’hui leur veste. Amr Moussa, chef de la Ligue arabe, après en avoir appelé au soutient des ÉUA et de ses alliés, critique leurs actions et se range du côté de Kadhafi. Cette faiblesse et cette hypocrisie est la source même de l’impérialisme néocolonialiste que ces pays là reprochent justement à l’Occident. Nos politiciens se contentent de profiter du bordel général pour détourner la révolution à leur avantage. Ce qui est, force est de le constater, bien humain.

« […] rappelons tout de même que les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne n’interviennent pas dans les affaires internationales en général, et arabes en particulier, pour défendre les droits de l’homme ou pour les beaux yeux des peuples : ils interviennent pour la défense de leurs intérêts. En l’espèce, le pétrole. » Extrait de Al-Youm Al-Sabee, journal cairote.

Pour preuve, nous ne sommes toujours pas intervenu en Côte d’Ivoire pour mater la répression de Gbagbo ; opération bien moins lucrative que la crise en Libye.

Mais où va le monde ? Je vous le demande. Et à celui qui me répondrait « dans ton cul », je lui ferais remarquer qu’au vu de la merde dans laquelle le monde se trouve, ça ne m’étonnerait pas que nous y soyons déjà.

Et parce qu’il faut bien rire un peu, je conclurais en citant Muammar Al-Kadhafi qui a demandé publiquement comme épitaphe sur sa tombe : « J’ai travaillé pour les autres. Je n’ai rien fait pour moi-même. »

Article paru dans Lolita n° 2.


Internet est un allié formidable pour ceux qui se battent au nom de la Liberté, et sa courte — mais non moins riche — histoire l’a déjà maintes fois prouvé. Des dissidents chinois qui utilisent les réseaux anonymes de Freenet depuis des années pour communiquer et échanger en toute impunité au nez et à la barbe de la République populaire, aux plus récents révolutionnaires des pays du Maghreb qui se servirent, et se servent encore, de réseaux sociaux tels que Facebook ou Tweeter pour s’unir et organiser leurs actions au nom de la Démocratie, en passant par toutes ces organisations et associations qui luttent pour des causes diverses et variées, Internet est le média du XXIe siècle. Le média du peuple.

Et ceci, le gouvernement français l’a bien compris.

De tous temps les différents régimes en place dans le monde ont exercé un droit de véto et de censure sur les médias en activité. Jusqu’à l’avènement de la République démocratique, un écrit (livre, essai ou même poème) ne pouvait être publié sans avoir reçu l’aval express du monarque ou empereur en place, la presse d’opposition était officiellement inexistante et la diffusion d’idées contraires à la politique du régent était un délit passible de prison.

La France, et de nombreux pays du monde occidental à la suite de révolutions survenues aux XVIIIe et XIXe siècles, est un état de droit basé sur le principe de libertés fondamentales et leur droit inaliénable accordé à chaque individu sans distinction de race, de nationalité ou de religion. Une belle utopie, qui a connu bien des difficultés dans son application pratique, mais qui a fait la grandeur de ce pays comme étant la patrie des Droits de l’homme.

Aujourd’hui, Internet, bastion de la Liberté d’expression et de communication, cyber-espace immatériel de neutralité et d’échange, qui semblait jusqu’alors épargné par la censure et se faisait ainsi le vecteur d’une idéologie fondée sur le partage et la libre communication, est la cible de malversations politiques qui visent à restreindre le pouvoir et les libertés de ses utilisateurs. Un pouvoir que nos dirigeants rechignent à nous accorder et dont ils préfèrent jouir égoïstement en manipulateurs et profiteurs.

Et ceux-ci n’hésitent pas à fouler au pied la Constitution elle-même pour parvenir à leurs fins.

 

Le filtrage du Net est une pratique anticonstitutionnelle

Le 4e article de la Loi de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi) octroi, entre autres, à l’autorité administrative française le droit d’imposer aux fournisseurs d’accès à Internet le filtrage de sites Internet diffusant des images ou représentations de mineurs à caractère pornographique et ceci sans nécessiter le moindre contrôle ou accord d’un juge par décision de justice dans le cadre d’une procédure administrative légale.

Cette loi est en conflit avec la décision du Conseil constitutionnel considérant que « la liberté d’expression et de communication est d’autant plus précieuse que son exercice est une condition de la démocratie et l’une des garanties du respect des autres droits et libertés » et qu’en conséquence « les atteintes portées à l’exercice de cette liberté doivent être nécessaires, adaptées et proportionnées à l’objectif poursuivi ».

En effet, une simple autorité administrative peut-elle être détentrice d’un tel pouvoir de décision sans avoir à entamer la moindre procédure judiciaire et de plus prétendre bafouer le droit élémentaire qu’est celui de la liberté d’expression ? Cette censure arbitraire outrepasse le précepte fondamental de la séparation des pouvoirs que nous assure le principe de primauté du droit, pour offrir au gouvernement, dépositaire du pouvoir exécutif, la possibilité de s’émanciper des contraintes et limites imposées par l’existence du pouvoir judiciaire. Ce principe même est inconcevable dans un état de droit tel que la France.

 

Le filtrage du Net est inefficace dans le cadre de la lutte contre le trafic de la pédo-pornographie sur Internet

Outre le fait que les sites Internet pédo-pornographiques soient aujourd’hui extrêmement rares, sinon inexistants, et ne représentent qu’un infime et insignifiant pourcentage du commerce de la pornographie infantile en ligne, le filtrage ne représente pas une solution adaptée à la traque des personnes qui en sont clientes et des organisation responsables de sa production et de sa diffusion.

Les méthodes de contournement des filtres gouvernementaux sont nombreuses et aisément accessibles à l’internaute lambda. Il va donc sans dire que les diffuseurs de pédo-pornographie, passés maîtres dans l’utilisation des réseaux alternatifs isolés de l’Internet public, tiennent à la disposition de leurs clients des moyens technologiquement avancés qui garantissent leur anonymat. Il s’agit là de criminels organisés, dotés de moyens financiers importants et entourés de techniciens compétents, ce dont semble cruellement manquer le gouvernement français. Le filtrage est à la lutte contre le commerce de la pornographie infantile ce que la bicyclette est au poisson rouge ; parfaitement inutile.

« À l’heure où des millions de Chinois contournent sans soucis le système de filtrage le plus sophistiqué au monde, s’imaginer que les amateurs de pédo-pornographie ne feront pas de même avec le filtrage est une hérésie. » Fabrice Epelboin, anlalyse de An Insight into Child Porn.

Ne serait-il pas plus productif d’injecter les fonds destinés à l’application du filtrage du Net dans la traque de ces commerçants que mènent la Police, la Gendarmerie française et d’autres organisations internationales ? Et pourquoi ne pas simplement supprimer les-dits sites ainsi que l’a fait l’Allemagne en 2010 ? Procédé bien moins onéreux et bien plus rapide en terme d’efficacité ; sur Le contribuable apprécie peu de voir son argent jeté par les fenêtres. Et encore moins utilisé à des fins malhonnêtes à l’encontre de sa personne et de ses libertés.

« Les Russes ont construit depuis quatre ans des solutions complètes en prévision d’une arrivée massive du filtrage et afin de pérenniser leurs affaires. Cela n’empêchera pas les gouvernements européens de dépenser des sommes indécentes dans des systèmes, au mieux irrationnels, au pire destinés à surveiller les populations, pour éventuellement pouvoir les contrôler un jour. » Anonyme, An Insight into Child Porn.

 

Le filtrage du Net est une atteinte disproportionnée à l’exercice de la Liberté d’expression en comparaison de ses objectifs

« Au cas où ce ne soit toujours pas clair : la technologie n’est pas la solution pour lutter contre les contenus pédophiles. Aucun filtre, aucune censure et aucun système de surveillance ne peut y faire quoi que ce soit.
Avant de vous lancer tête baissée dans une escalade des moyens de surveillance et de filtrage, demandez vous contre qui ces armes sont destinées à être utilisées.
Réveillez-vous. Demain, il sera trop tard. » Anonyme, An Insight into Child Porn.

Toutes les dérives sont-elles autorisées au nom de la lutte contre ce pédophile qui représente aujourd’hui le mal absolu ?

Il semble à priori impossible d’empêcher le blocage de sites Internet parfaitement licites, qu’il s’agisse d’une erreur due à l’automatisation du procédé ou d’une décision arbitraire motivée par des raisons malveillantes de la part de l’autorité administrative ou de personnes pouvant influer sur les décisions. Dans les deux cas il s’agit incontestablement d’une atteinte illégitime à la liberté de communication en ligne, telle que l’ont subit des milliers de sites légaux en Australie en 2009 ou Wikipédia et l’ensemble des sites de la fondation Wikimédia au Royaume-Uni l’année précédente.

Ces dérives constituent une violation des droits et libertés garantis par la Constitution de la Ve République.

 

En conclusion

En vertu de la décision du Conseil constitutionnel, étant donné les importants risques de blocages abusifs et d’atteinte à la Liberté d’expression engendrés par l’application de l’article 4 de la LOPPSI qui permet à une autorité administrative seule de dresser la liste des sites à filtrer sans que ne soit prévue la moindre mesure judiciaire de contrôle — de manière donc anticonstitutionnelle — et de l’inefficacité prévisible de ce dispositif, le filtrage de sites pédo-pornographiques paraît être une mesure largement disproportionnée et ne peut, en conséquence, être appliquée. Les-dites raisons justifient la censure de cet article par le Conseil constitutionnel.

 

 

Sources et bibliographie