Le cinéma écolo est à la mode. Après Home de Yann Arthus-Bertrand et Ωcéans de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud (dont je n’ai vu que la bande-annonce, mais que l’on ne cesse de me conseiller), une collaboration germanique réalise un documentaire, financé en grande partie par les dons de particuliers et sponsors, traitant du sujet du business de l’eau : Water Makes Money.

Water Makes Money

Contrairement aux deux autres films précédemment cités qui traitent de la pollution et de l’impact humain sur la nature avec poésie pour émouvoir et sensibiliser, Water Makes Money, tel le grand Émile Zola dans toute sa splendeur, accuse !

Le documentaire est brut, sans effets ni lumières, mais sa frappe par sa pertinence et la triste réalité de ses propos ; des multinationales sans scrupule escroquent les usagers et pourrissent l’eau de la planète au nom du sacro-saint chiffre d’affaire. Ces entreprises mises en cause sont Veolia et Suez, partenaires publics responsables (entre autres) de la distribution en eau potable de nombreuses villes dans le monde entier.

L’un des intervenants principal de ce film est Jean-Luc Touly, ancien directeur administratif chez Veolia, qui a fait de la lutte contre la marchandisation de l’eau son fer de lance. Auteur d’un ouvrage sur le sujet, il y dénonce la corruption, les fraudes, trafics d’influence, escroqueries et autres malversations. Pour empêcher la publication de ce livre, son ex-employeur lui a proposé un million d’euros ! Mais fidèle à ses valeurs, et contrairement à bien d’autres, Jean-Luc Touly a refusé cette offre et subi depuis plusieurs procès pour diffamation, intentés par Veolia, qu’il a tous gagné.

Si Suez tente de se rattraper, avec plus ou moins de maladresse, aux branches, Veolia, elle, multiplie les attaques et souhaite aujourd’hui interdire la diffusion de Water Makes Money programmée le 22 mars sur la chaîne franco-allemande Arte — grâce lui en soit rendu. Bien stupide idée étant donné la conséquence inévitable du désormais quasi-scientifique « effet Streisand ». Parce qu’il y a en France un nombre incalculable de cons comme moi qui aiment à penser ; « si c’est interdit, c’est donc trop cool ».

Il est à savoir que si le documentaire, qui traite en grande partie des actions de Suez et Veolia en France, a été réalisé par des Teutons, ce n’est pas parce que ces sociétés sont dirigées par des juifs qu’ils voudraient voir couler, mais par ce que les chaînes et journalistes français ayant déjà tenté de réaliser un reportage sur le sujet ont subi assez de pressions et chantages pour leur faire fermer leur grande gueule de mouchards. Nanmého ! Ils se croient dans un pays libre ou quoi ?

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